Chers et chères collègues,

La réforme du droit des autorisations va aboutir à deux nouveaux décrets relatifs aux conditions d’implantation et de fonctionnement des SSR. Ils seront publiés prochainement. Le SYFMER était présent à toutes les réunions au sein du CNP de MPR et en lien avec les fédérations hospitalières. Les autorisations doivent permettre de planifier, de budgétiser, d’allouer les ressources et de disposer d’un système d’information pour un système de santé ① Centré sur les patients, ② Accessible et efficient, ③ Fondé sur les preuves et ④ Coordonné.

Le SYFMER note avec satisfaction l’adoption annoncée dans les nouveaux décrets du terme générique de réadaptation au sens anglo-saxon (rehabilitation), qui englobe les 3R. La « rééducation fonctionnelle » garde tout son sens comme réadaptation centrée sur la fonction. La MPR s’inscrit dans une stratégie nationale de réadaptation conforme aux attentes de l’OMS, de ONU, et de l’appel à l’action « réadaptation 2030 ». Le SYFMER prône une définition précise du périmètre de la réadaptation – non limité aux SSR – ainsi que celle de ses moyens humains, techniques et financiers.

  • La MPR, discipline médicale intégrante de la réadaptation, se déploie en soins aigus, en soins de suite et de réadaptation, en soins de longue durée, en ville et dans le secteur médico-social.
  • La réadaptation, fonction structurante des soins de santé, doit être distinguée des soins curatifs post-aigus et de l’assistance aux activités de vie quotidienne quand les déficiences sont stabilisées. Elle se distingue aussi des soins de bien-être et des médecines complémentaires.
  • La réadaptation spécialisée est donc une clé essentielle de la gradation des niveaux de soins.

L’accès aux données de santé et la participation effective à la définition des données pertinentes doivent être exigés avec les intersyndicales et la FSM. L’offre de MPR et son organisation doivent être fondées sur la mesure des besoins d’optimisation des aptitudes fonctionnelles au sens de la CIF.

Le SYFMER espère que 2020 verra se concrétiser la maîtrise de stage universitaire (MSU) en MPR. De véritables stages d’internat chez des spécialistes libéraux amélioreront la coordination entre le secteur institutionnel et le secteur libéral que les internes doivent découvrir et fréquenter.

Le SYFMER a été un des premiers syndicats de spécialistes à soutenir le projet Avenir-SPE. La création d’Avenir SPE le 12 janvier dernier transforme la branche spécialiste de la CSMF en un syndicat unitaire autonome visant à rassembler tous les médecins spécialistes. Les négociations conventionnelles vont se poursuivre dans ce contexte. Le SYFMER demande que soient mieux valorisées les spécificités des spécialités cliniques et que soient fixés quatre niveaux bien différenciés de rémunération. Les règles d’application devront reposer sur une logique médicale, appuyée sur le concept de « programmes de soins spécialisés », coordonné par un médecin de MPR, en ville ou en établissement.

2020 verra la poursuite de la montée en charge des GHT et des CPTS. Le droit au diagnostic et aux traitements qui en découlent, l’accès à la médecine spécialisée et son rôle pivot dans les parcours de soins, la responsabilité territoriale seront âprement défendus. En période de rationnement des soins et de la protection sociale, de nombreux acteurs proposent aux pouvoirs publics des modèles économiques de soins à faible coût combinant des compétences et des moyens insuffisants. Le SYFMER sera vigilant sur la qualité de la formation professionnelle continue pour les MPR libéraux et salariés

Le SYFMER a besoin de votre soutien. La représentativité syndicale se mesure au nombre de cotisations des adhérents. Merci d’adresser la vôtre sans tarder.

Jean-Pascal Devailly
Président du SYFMER