Syndicat Français de Médecine Physique et de RéadaptationDES MESURES D’ASSOUPLISSEMENT POUR FAVORISER UNE RÉADAPTATION A HAUTE VALEUR AJOUTÉE

 

La loi RIST vient d’être définitivement adoptée par l’Assemblée nationale le 14 avril 2021. Elle stipule que le « Gouvernement de  [remette]  au Parlement un rapport dressant un état des lieux de la mise en place des auxiliaires médicaux en pratique avancée et des protocoles de coopération. Ce rapport d’évaluation fait par ailleurs des propositions permettant d’accélérer leur déploiement, de simplifier et d’améliorer ces dispositifs, en particulier dans le double objectif d’un décloisonnement des professions de santé et d’un meilleur accès aux soins ».

Ceci ouvrira-t-il réellement la voie pour une « amélioration du système de santé par la confiance et la simplification » comme l’annonce le titre de la loi ? Ou bien, ne fera-t-on qu’accentuer l’autonomisation des professions paramédicales ?

Rappelons que depuis la loi Touraine de 2016,  les kinésithérapeutes peuvent déjà « adapter et renouveler les prescriptions médicales initiales d’actes de kinésithérapie datant de moins d’un an ». La rééducation n’aurait donc que l’objectif de soigner indéfiniment des symptômes sans se soucier du diagnostic médical ni de l’évolution pathologique.

Pour le SYFMER, ce découplage entre démarche médicale et réadaptation est préoccupant. Il ne peut qu’encourager l’attitude consumériste de la population, la multiplication des soins low cost d’efficacité non prouvée et l’hypertrophie des prestations de confort au détriment des soins réellement nécessaires pour préserver ou améliorer l’autonomie des personnes vulnérables. Déjà, nous observons des difficultés pour obtenir des prises en charges urgentes ou complexes et un détournement des ressources vers des soins qui ne relèvent plus de la solidarité collective.

Lutter contre le handicap suppose de le considérer autant comme un processus qu’il faut prévenir que comme un état qu’il faut compenser. Seul un diagnostic médical fiable est susceptible de fonder sur des bases saines une stratégie de réadaptation optimisée dans l’espace et dans le temps.

Le SYFMER réclame des mesures pour que les spécialistes en MPR puissent  structurer une offre de soins à haute valeur ajoutée, fondée sur l’expertise médicale et la coordination raisonnée de prises en charges interdisciplinaires et multiprofessionnelles.

Le SYFMER demande en priorité le rétablissement de l’accès direct aux spécialistes en MPR, la possibilité de suivre les patients sans remise en question de la cotation APC, l’autorisation de facturer un ou plusieurs actes techniques en même temps qu’une consultation, la mise en place d’une majoration MPR pour le suivi de la pathologie rachidienne et la remise à niveau des actes de thérapeutique manuelle.

Georges de KORVIN
Président honoraire du SYFMER et membre du Bureau d’AVENIR SPE

Jean-Pascal DEVAILLY
Président du SYFMER

 

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